Bonjour à tous,

J’ai la chance d’avoir reçu de la part de Sigma France un exemplaire du compact expert DP1 Merrill. Comme je peux le garder quelques semaines, j’ai décidé de l’emmener dans différentes situations afin de le tester. Autant vous le dire tout de suite, cet appareil photo est un alien : 46 millions de pixels dans un si petit boîtier, c’est bluffant ! Un capteur APS-C de la même taille de ceux que l’on retrouve dans les réflex grand public et une optique fixe de 28 mm viennent compléter la fiche technique. Ce qui me suivent depuis longtemps sur mes réseaux sociaux savent que je cherche depuis longtemps un boitier de complément à mon EOS 6D, un boitier qui soit petit, fonctionnel et de qualité, le DP1 Merrill sera t’il ce boitier ?

L’ergonomie

J’ai de très grandes mains, alors la prise en main avec un petit boitier m’est toujours compliquée. Ici, le boîtier se tient bien grâce à son objectif qui dépasse de quelques centimètres et qui permet d’avoir une prise à deux mains comme l’on aurait sur un petit réflex. Les boutons sont bien placés, on trouve facilement ses repères dans les menus, et en quelques minutes, sans avoir lu le manuel, un habitué des réglages photos saura quoi faire. Je dis bien un habitué, le boitier ne disposant pas à priori des modes automatiques grand public, on comprend tout de suite qu’il ne s’adresse pas au grand public. On accède facilement aux réglages de sous ou sur exposition avec les touches fléchées au dos du boitier, on choisit facilement le mode P, Av, Tv, M que l’on souhaite utiliser grâce à une touche dédiée.

Le capteur : impressionnant

46 Mpixels, c’est énorme, c’est + du double de mon réflex haut de gamme. La dynamique est surprenante : les ciels et les contrastes sont traduits avec une qualité irréprochable. Sur ce point, on est largement au dessus de ce que sait faire Canon à mon sens. Par contre, ces mégapixels et cette qualité d’image ont un prix et l’on comprend très rapidement que l’on ne pourra pas tout avoir.

Magic always comes with a price*

*La magie a toujours un prix, et c’est très vrai dans le cas de ce DP1 Merrill : l’enregistrement des fichiers RAW (enfin .x3f pour être précis) est très long, même avec une carte SD classe 10 Sandisk Extreme Pro (vendue pour être capable d’écrire 95MB/s) on doit attendre quelques secondes avant de pouvoir visualiser la photo que l’on vient de prendre. De même, + il y a de pixels et + il est difficile d’obtenir une bonne gestion des hauts ISO. Ici, bien que l’on puisse aller jusqu’à 6400 ISO, on se contentera de 400 ISO maxi pour ne pas avoir trop de bruit.

Si l’on respecte cette sensibilité maxi, le capteur est incroyable, le piqué est somptueux et les détails sont édifiants. L’optique, le 28 mm ƒ/2.8 fixé sur la bête est d’excellente facture, le piqué est bon dès la pleine ouverture, c’est assez rare pour être souligné !

A qui s’adresse le DP1 Merrill ?

Un boîtier avec un 28 mm fixe est assez polyvalent, il pourra ravir l’adepte du paysage, de la street photo, du portrait pas très serré, d’architecture… bref, on peut envisager beaucoup de styles différents. Cependant il faut garder en tête qu’il ne conviendra pas à tous, il impose d’être patient et ne se justifie, à mon sens, que si l’on cherche une qualité d’image maximale et que l’on sait utiliser un appareil photo en le réglant soi-même. Bref la cible idéale est le photographe amateur et averti qui ne souhaite faire aucun compromis sur la qualité d’image. Le grand public, lui, passera son chemin à mon humble avis.

Et des photos dans tout ça ?

Des photos, j’ai pu en faire, et je vais vous en montrer quelques unes en essayant de varier les styles pour vous montrer que le boitier est polyvalent. Ma première journée passée avec le boitier, j’ai pris en photo une boite de chocolats et une façade d’immeuble avec un joli trompe l’oeil (regardez les détails dans les nuages !). Rien de fou, ici je ne vous montre que des JPEGs compressés, mais les fichiers RAW sont pleins de détails, c’est incroyable, et puis avec tant de Mpixels, on peut recadrer à volonté !

Par la suite, j’ai emmené le boîtier dans les ruelles d’Aix en provence pour faire un peu de street photo. Il faisait nuit, et comme on m’avait conseillé de ne pas dépasser 400 ISO, j’ai principalement shooté à pleine ouverture et avec des temps de pose un peu long (entre 1/10 et 1/40ème de seconde), ce qui explique également que les personnes soient légèrement floues, cela ne vient pas du boitier, mais de mon choix de privilégier une sensibilité basse. En street photo, la discrétion, le silence du boitier et son autofocus sont de réels atouts : on peut faire des photos sans se faire remarquer.

Cet article sera complété au fur et à mesure de mes sorties avec le boitier, mais je peux vous dire que je suis sous le charme de la qualité d’image que le boitier peut offrir. Si le remplaçant du DP1 Merrill corrige les lenteurs en conservant la qualité optique, il n’est pas impossible que je me laisse séduire ! Je vais poursuivre les tests, et essayer d’emporter le boitier sur un terrain où il devrait révéler tout son potentiel : la photo de paysage !

A suivre donc dans les jours/semaines à venir !

Si à la lecture de cette première partie de test, vous avez des questions, ou si vous souhaitez que je me concentre sur un point en particulier, n’hésitez pas à l’exprimer dans les commentaires, j’essayerai de vous répondre.

30 Mars 2014 : suite des essais photo

J’ai pu faire quelques rapides essais supplémentaires.

Je me suis concentré sur l’autofocus

Ce n’est pas le plus rapide au monde, mais il est correct et surtout, il est précis ! Comme vous le verrez ci dessous, la fleur bougeait, mais l’AF n’a pas eu de problèmes particuliers à suivre et à accrocher, un bon point donc.

Suivi AF Sigma DP1

Suivi AF Sigma DP1

La qualité du bokeh

Il est assez rare d’avoir un joli bokeh avec un compact. Ici, à pleine ouverture, j’ai trouvé que le bokeh était joli et doux, c’est totalement subjectif et vous pouvez donner votre avis sur ce point.

Bokeh du compact

Bokeh du compact

Après ça, j’ai continué à me balader dans les ruelles d’Aix en Provence, pour faire de la street photo, le boitier est très efficace !

Pour l’instant, j’apprécie toujours le boitier, il a quelques défauts, mais je suis convaincu que les prochains modèles (qui viennent d’être annoncés par Sigma France) corrigeront ces points !

Conclusion

Alors ce Sigma DP1 Merrill, que faut il en penser ?
Tout d’abord, je pense qu’il faut le remettre dans son contexte : le boitier, le capteur et l’ensemble des composant ont environ 2 ans maintenant (si je ne dis pas de bêtise, le boitier est sorti début 2012).
Optiquement, il n’a pas pris une ride ! Par contre on le ressent dans la gestion des haut ISO : un boitier de 2014 gère plutôt bien jusqu’à 1600 ou 3200 ISO.

Ensuite, Le boitier accuse également quelques lenteurs dans l’écriture des fichiers sur la carte : j’imagine qu’il y a un travail d’assemblage des 3 couches du capteur pour ne créer qu’une seule image et que ce processus est gourmand !
J’aurai voulu tester son viseur pour mesurer l’impact sur l’autonomie si l’écran reste éteint.

Quoi qu’il en soit, Sigma peut s’appuyer sur de nombreux points forts : la gestion des contrastes, le rendu particulier des couleurs, la qualité des RAW. Nul doute que les futurs boitiers seront bien + rapides, j’ai hâte de voir ça !

Enfin, je remercie @SigmaFrance pour m’avoir prêté le boitier et fait confiance, j’espère que l’expérience se renouvellera !

PS : quelques fichiers en HD sont stockés sur ma galerie Flickr

Photographe à Aix en Provence et en région PACA, je suis spécialisé dans la photo de mariage. Les photos présentées sont en qualité réduite pour s'afficher rapidement. Sauf mention explicite, la copie et l'utilisation à des fins personnelles ou commerciales de ces contenus ne sont pas autorisées.

Publié le 19 Mar 2014 dans Divers