Bonjour,
Aujourd’hui, je vais essayer de faire un écrit à débat.
Dans mes amis, ceux qui débutent + que moi en photo me demandent parfois les étapes, ou l’ordre des étapes, à passer pour « Apprendre la photo » ou apprendre à faire de plus belles photos.

Pour apprendre la photo, je suis resté seul, j’ai sûrement mal appris et dans tous les cas, chaque fois que j’ai essayé de transmettre les quelques astuces dont je dispose, cela s’est soldé par un échec : je sais faire des photos, je ne sais par contre pas expliquer comment en faire.

Malgré tout, j’ai progressé par rapport à quelques années auparavant, et il y a sûrement du bon (et du moins bon) dans mon processus d’apprentissage.

Voici comment j’ai avancé :

J’ai décidé d’acheter un appareil photo Réflex !

Ce fut la première étape, mais la plus importante : sur un compact, tu n’accèdes pas à suffisamment de réglages pour décider réellement de la photo que tu prends. Ça n’existait pas à l’époque mais aujourd’hui les compacts experts, les hybrides, et les Bridges remplissent également ce rôle.

Canon EOS 400D : mon 1er réflex

Canon EOS 400D : mon 1er réflex

J’ai décidé de ne pas utiliser les modes automatiques : à moi le PASM !

J’ai commencé par utiliser le mode P : on choisit sa sensibilité (les ISO quoi) et l’appareil décide du reste, ça m’a permis de comprendre un élément intéressant : le flash n’est pas forcément nécessaire dès qu’il fait sombre ! Il suffit très souvent de monter en ISO, et c’est encore + vrai aujourd’hui car les boitiers sont meilleurs dans les hautes sensibilités (1600 ISO, 3200 ISO etc…)

Ensuite, j’ai couplé ce mode P avec le choix d’un seul collimateur.

Le collimateur, c’est ce petit point rouge qui indique que ton appareil peut faire sa photo car l’autofocus s’est accroché à quelque chose. Seulement quand tu débutes, ton appareil choisit où il s’accroche, très souvent il est feignant et s’accroche là où il y a de la lumière ou du contraste. Et c’est la première cause d’échec dans les photos : à partir de ce choix, l’appareil calcule l’exposition de la photo (faut il que ce que je viens de voir soit clair ? foncé ? etc…). Si tu n’imposes pas ton collimateur à l’appareil, les modes P, A (ou Av), S (ou Tv) décident encore de trop de choses pour que tu puisses anticiper le résultat de ta photo. Au début, et pendant très longtemps je n’ai quasiment utilisé que le collimateur central (le point rouge du centre) car c’est le plus efficace et après avoir fait ma Mise Au Point (MAP) je me décalais pour placer mon sujet.

Mauvais exemple : évitez de centrer votre sujet et décalez vous

Exemple de choix de collimateur : évitez de centrer votre sujet et décalez vous

La notion de Profondeur de champs et la nécessité de faire évoluer mon matériel

J’avais donc appris à choisir mon collimateur, et ma sensibilité ISO. Mais toutes les photos que je regardais avait un quelque chose en plus : le flou, le bokeh, la profondeur de champs. Sur les portraits, la tête était bien nette, le reste flou. Mais je ne retrouvais pas cet effet sur mes photos. J’ai alors poursuivi l’apprentissage et ai rapidement découvert que le mode A (ou Av) était le mode qui permettait de s’occuper de l’Aperture (l’ouverture du diaphragme) et que de cette ouverture découlait la netteté et la profondeur de champs. Cette ouverture a aussi un impact sur la durée d’exposition, l’entrée de lumière. Et j’ai aussi découvert que mon objectif de départ, un 18-200 ƒ3.5-6.3 atteignait ses limites : ƒ3.5 N’est PAS une grande ouverture sur un réflex amateur : impossible de faire un beau flou d’arrière plan avec cette ouverture. Je me suis renseigné, on m’a recommandé un 50mm ƒ1.4 ou « au pire » un 18-50 ƒ2.8. La focale fixe (50mm) me faisait un peu peur, j’ai opté pour un 17-50 ƒ2.8. Avec une meilleure ouverture (2.8) j’avais de quoi faire un peu de flou d’arrière plan, du portrait, et des paysages… bref, j’avais choisi un compromis et si c’était à refaire, je le referai, j’ai adoré cet objectif et j’en tire quelques une de mes plus belles photos. La leçon, c’est qu’à un moment donné, qu’on le veuille ou non, le matériel a un impact très important : pas de grande ouverture, pas de joli flou. Comme réglages, je choisissais donc ma sensibilité ISO, mon collimateur, l’ouverture et je laissai à mon appareil le soin de calculer la bonne exposition en décidant du temps de pose nécessaire.

une faible Profondeur de champs facilite la lecture de la photo

une faible Profondeur De Champs permet d’isoler le sujet de la photo

L’exposition

Avec le mode A (ou Av) tu décides donc de 2 des 3 paramètres principaux en photo (Sensibilité, Ouverture) mais tu ne gères pas le temps de pose. Pour tout gérer en même temps, le mode M « Manuel » existe et en l’utilisant, tu décides de ne pas utiliser les automatismes de ton boitier. C’est bien, ta photo sera exactement celle que tu souhaites, à condition de faire tous les bons choix ! Je n’ai jamais été adepte du M, mais dans certaines conditions particulières, je sais y faire appel.

Il reste donc ce 3ème paramètre : le temps de pose, et comme les 2 autres, cela a un impact sur le rendu de la photo. Pour ma part, quand j’estime cela nécessaire, j’adapte l’exposition avec la touche dédiée (+/-) : pour les portraits par exemple, je sur expose très légèrement si je veux gagner en luminosité, et en intérieur il m’arrive de sous exposer pour gagner en vitesse et limiter le flou ou ne pas recourir à une montée en ISO. (Oui je risque d’avoir une photo sous exposée, c’est un réglage que je choisis quand je n’ai pas le choix). J’ai aussi appris que sur la neige ou sur la plage, bien qu’il y ait beaucoup de lumière, il faut souvent sur exposer : cela signale à l’appareil qu’il y a beaucoup de lumière mais que c’est normal ! Et qu’à contrario, parfois, pour traduire la nuit, il faut sous exposer pour éviter qu’il ne fasse jour sur la photo alors qu’il fait sombre.

La touche pour sur/sous exposer ressemble souvent à ça

Le « correcteur d’exposition » ressemble souvent à ça

Il y a aussi les mesures de l’exposition : j’en suis là

Aujourd’hui j’estime que les 3 paramètres cités avant sont intégrés dans mes choix de réglages. J’apprends désormais à définir le type de mesure d’exposition que je souhaite : mesure spot, mesure centrale, mesure moyenne… je travaille surtout en mesure centrale, mais j’apprend à utiliser les autres modes et surtout à savoir quand ils sont nécessaires. Ce paramètre décide s’il doit calculer l’exposition en fonction du collimateur central, d’une zone située au centre, de l’ensemble de la zone photographiée, s’il doit donc privilégier certaines zones ou pas… Bref, il est important et j’y travaille en ce moment !

Ce que je n’ai pas fait et que je regrette

J’aurai dû dès le début rencontrer des photographes, m’inscrire à un club, m’abonner à des revues plutôt que chercher sur le net ! J’aurai dû montrer mes photos à « ceux qui savent » pour me faire critiquer et apprendre ! J’aurai aussi dû lire le manuel de mon réflex bien + tôt, j’ai attendu et j’ai perdu du temps.

Et vous, quelles ont été vos étapes ? Quel est votre regard sur mon apprentissage ? Ai-je bien fait ? Mal fait ? Est-ce que je loupe des éléments importants ?

 

 

 

Photographe à Aix en Provence et en région PACA, je suis spécialisé dans la photo de mariage. Les photos présentées sont en qualité réduite pour s'afficher rapidement. Sauf mention explicite, la copie et l'utilisation à des fins personnelles ou commerciales de ces contenus ne sont pas autorisées.

Publié le 19 Jan 2013 dans Divers